Introduction
L'utilisation des écrans par les adolescents est un sujet qui soulève de nombreuses préoccupations, notamment avec la montée en puissance des technologies et des médias numériques. En tant que parent, il est naturel de vouloir protéger vos enfants des effets néfastes d'une surexposition aux écrans tout en leur permettant de profiter des avantages du monde numérique. Que ce soit pour le travail scolaire, le divertissement ou la communication sociale, les adolescents de 13 ans et plus passent environ 18 heures par semaine devant les écrans, selon l’enquête Ipsos (Junior Connect’ 2022).
Entre les réseaux sociaux, les jeux vidéo, et les plateformes de streaming, il peut être difficile pour les parents de trouver un juste équilibre entre permettre à son enfant de bénéficier des avantages de la technologie et de prévenir les risques associés à un usage excessif.
Cet article combine quelques informations scientifiques et des recommandations pratiques. Il vise à vous donner des outils pour mieux comprendre l’intérêt des écrans pour vos enfants et vos adolescents, mais aussi leur impact sur la santé physique et mentale, tout en favorisant un usage raisonné et équilibré.
Comprendre l'importance des écrans pour les adolescents
Il est important pour les parents de comprendre comment les adolescents utilisent ces outils et ce qu'ils en retirent.
Les écrans ne sont pas que des outils de divertissement : ils jouent également un rôle éducatif, social, et parfois thérapeutique. Les adolescents trouvent dans les écrans une source de stimulation, d’inspiration, de créativité, d’apprentissage et de liens sociaux constants.
Les dangers d'un usage excessif
Cependant, un usage excessif peut entraîner des conséquences négatives sur le développement social, émotionnel, cognitif, physiologique et moteur des enfants de tout âge.
Chez les enfants de 0 à 6 ans :
Les jeunes enfants sont dans une phase de développement particulièrement sensible, tant au niveau cognitif, physique que psychologique. L'exposition aux écrans, en particulier lorsqu'elle est excessive, peut avoir des effets négatifs importants sur plusieurs aspects de leur développement, comme le langage, les fonctions exécutives, la créativité et la qualité des liens émotionnels.
Les effets sur le développement cognitif et social
Les recherches ont montré que les enfants de moins de deux ans qui sont exposés à la télévision, qu'elle soit éducative ou non, présentent des effets négatifs sur leur développement du langage et des fonctions exécutives (Carson et al., 2016). En effet, la télévision ou tout autre écran engage principalement l'attention visuelle de l'enfant, sans offrir d'interactions directes, ou encore perturbe les jeux d'imagination, qui sont pourtant essentiels à cette étape du développement.
Par conséquent, les enfants exposés de manière excessive aux écrans montrent souvent des difficultés dans la qualité des interactions sociales et des retards dans l'acquisition du langage, notamment en raison de l'absence de réciprocité dans les échanges verbaux avec leurs parents ou les proches.
Une étude menée par Kostyrka-Allchorne et al. (2017) a révélé que les enfants de moins de 3 ans apprennent moins en étant exposés aux écrans qu'en apprenant par imitation réelle, notamment en observant les parents ou des figures d'attachement dans des contextes de vie quotidienne. Ce processus d'apprentissage par imitation directe est crucial, car il permet aux enfants non seulement de développer des compétences motrices et cognitives, mais aussi de renforcer les liens sociaux et affectifs.
L'imitation, selon Bowlby (1969), est un processus fondamental dans la construction du lien d'attachement, et les interactions directes avec les parents ou les soignants en sont la base.
La perturbation du lien d'attachement
Une question particulièrement importante dans la petite enfance est celle de l'attachement. John Bowlby, dans sa théorie de l'attachement, a souligné que la qualité des interactions précoces entre l'enfant et ses figures d'attachement (généralement les parents) est cruciale pour le développement émotionnel et psychologique de l'enfant. La figure d'attachement sert de "base sécurisante" à partir de laquelle l'enfant peut explorer le monde et développer sa capacité à réguler ses émotions. Les études psychanalytiques montrent que l'attachement s'établit principalement par des échanges affectifs et physiques (tels que les câlins, les regards, les échanges verbaux) et non par des stimuli extérieurs comme les écrans.Une exposition excessive aux écrans, qu'ils soient utilisés à des fins éducatives ou récréatives, peut interférer avec cette dynamique fondamentale.
Les effets sur les fonctions exécutives et la créativité
Les fonctions exécutives, qui incluent des compétences comme l'attention, la gestion des émotions, la planification et la régulation des comportements, se développent dans un environnement où les enfants sont stimulés par des interactions actives et des jeux d'imagination. Cependant, lorsque les enfants sont passivement exposés aux écrans, cette stimulation active est réduite. La créativité, notamment la capacité à inventer des histoires ou à imaginer des jeux symboliques, est également freinée lorsque l'enfant est constamment exposé à des contenus déjà produits.
Les recherches sur le développement cognitif chez les jeunes enfants (Lillard et Peterson, 2011) soulignent que l'utilisation excessive des écrans dans cette tranche d'âge peut nuire au développement de ces compétences.
Chez les enfants de 6 à 12 ans :
L'âge scolaire est une phase de transition importante vers des compétences cognitives et sociales plus complexes. L'utilisation des écrans, à la fois pour l'éducation et le divertissement, est omniprésente dans la vie des enfants. Si elle peut offrir des avantages en termes d'apprentissage et de développement social, elle comporte également des risques significatifs pour leur santé mentale, émotionnelle et physique.
Les effets sur la santé physique et le développement de l'estime de soi
Des recherches ont montré que l'augmentation du temps passé devant les écrans chez les enfants de 6 à 12 ans peut entraîner des problèmes de santé physique, comme l'obésité ou une condition physique dégradée (Andersen et al., 1998). Cette période, marquée par un développement physique rapide, nécessite une activité physique suffisante pour soutenir la croissance, ainsi que pour maintenir une bonne santé.
Or, l'exposition excessive aux écrans est souvent liée à un mode de vie plus sédentaire, où l'activité physique est remplacée par des comportements passifs, tels que regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo.
D'un point de vue psychologique, l'exposition prolongée aux écrans peut également affecter l'estime de soi des enfants. Des études suggèrent que les enfants qui passent beaucoup de temps sur les écrans ont tendance à se comparer de manière défavorable aux images idéalisées ou irréalistes qu'ils voient sur les réseaux sociaux ou à la télévision (Fardouly et al., 2015). Cette comparaison sociale peut entraîner une diminution de l'estime de soi, en particulier à un âge où l'identité personnelle commence à se construire.
Le concept psychanalytique du miroir, tel que développé par Jacques Lacan, décrit que l'enfant se construit à travers le regard des autres, en particulier celui de ses figures d'attachement familial ou social. Les écrans, en offrant une multitude de modèles de comportements et d'images qui sont souvent irréalistes, peuvent perturber ce processus de construction de soi. Les enfants, particulièrement ceux qui sont à la recherche de repères identitaires, peuvent être influencés négativement par des standards inaccessibles ou des représentations idéalisées de la beauté ou du succès, ce qui peut affecter leur identité, leur représentation et leur image de soi.
Les effets sur les compétences sociales et émotionnelles
Les enfants de 6 à 12 ans sont en pleine construction de leurs compétences sociales et émotionnelles. À cet âge, les interactions sociales en face à face, notamment avec les adultes et les autres enfants, sont essentielles pour le développement des compétences telles que l'empathie, la résolution de conflits et la régulation des émotions. Cependant, une utilisation excessive des écrans, notamment lorsqu'elle empiète sur les moments de partage sociaux ou de discussions, peut limiter ces interactions cruciales.
Les jeux vidéo et les réseaux sociaux peuvent fournir une forme de socialisation virtuelle, mais cette socialisation manque souvent de la richesse émotionnelle et cognitive des échanges réels. Les interactions numériques, bien qu'elles puissent développer certaines compétences de communication, ne permettent pas aux enfants d'expérimenter pleinement des émotions comme la frustration, la joie partagée, ou la gestion de l'humiliation, qui sont des éléments clés du développement psychologique à cet âge.
Selon Erik Erikson, le développement de l’estime de soi et de l'identité sociale se construisent à travers l'expérience de relations interpersonnelles directes et authentiques. En manquant de ces expériences en face à face, l'enfant risque d'éprouver des difficultés dans l'établissement de relations solides et équilibrées.
De plus, la perte de moments d'interaction sociale en personne au profit des écrans peut mener à une réponse sociale, où l'enfant préfère l'isolement ou se réfugie dans des mondes virtuels pour échapper à la réalité. Ce phénomène est particulièrement problématique à cet âge, car les relations interpersonnelles sont essentielles à la fois pour la construction de l'estime de soi et pour l'adaptation à la vie scolaire.
Les impacts sur la concentration et la gestion de l'attention
Une étude menée par Gentile et al. (2017) soulignent que l'exposition excessive aux écrans a un impact significatif sur la capacité des enfants à se concentrer et à effectuer des tâches nécessitant une attention soutenue. Les écrans interactifs, tels que les jeux vidéo ou les applications sur les téléphones et tablettes, peuvent inciter à la multitâche numérique (par exemple, passer d'un écran à un autre), ce qui gêne le développement de l’attention plus fluide et complète. La multitâche entraîne une fragmentation constante de l'attention, rendant difficile une concentration soutenue sur une tâche longue et complexe.
D'un point de vue psychanalytique, cette tendance à la fragmentation de l'attention peut être interprétée comme une incapacité à établir une attention flottante ou libérée, un concept introduit par Freud.
L'attention flottante implique la capacité de porter attention à un objet ou une activité tout en restant ouvert aux stimulations extérieures, permettant ainsi une flexibilité mentale et une adaptation à différents contextes. L’attention flottante chez l'enfant est une forme d'attention souple et adaptable, qui permet à l'enfant de se concentrer tout en explorant son environnement de manière flexible et créative, sans rigidité.
L'hyperstimulation provoquée par les écrans, et la fragmentation de l'attention qu'elle induit, peuvent empêcher l'enfant de développer une concentration soutenue, ce qui peut affecter négativement son efficacité dans des tâches scolaires ou dans des projets à long terme.
Chez les adolescents :
L'adolescence est une période charnière, où les jeunes cherchent leur identité. L'utilisation des écrans devient alors essentielle dans leur quotidien, non seulement comme outil de socialisation, un moyen de divertissement et d'évasion, mais aussi une zone de conflit potentiel avec les parents. Les adolescents passent souvent une grande partie de leur temps sur des réseaux sociaux, des jeux vidéo en ligne, ou à regarder des vidéos, ce qui façonne leur image de soi et leur place dans le groupe social.
Cependant, bien que l'utilisation des écrans offre des opportunités pour l'éducation et la connexion sociale, elle comporte également des risques significatifs pour la santé mentale et le bien-être des adolescents.
Le rôle de l'identité et du narcissisme
Les recherches montrent qu’une augmentation du temps passé devant les écrans chez les adolescents est associée à une plus grande prévalence de symptômes de dépression, d'anxiété et de stress (Kremer et al., 2014). Ce phénomène est particulièrement exacerbé par la pression sociale présente sur les réseaux sociaux, où les jeunes se comparent constamment aux autres et recherchent la validation par leurs pairs. Ce besoin de reconnaissance peut nourrir un sentiment d'inadéquation, une faible estime de soi, ainsi qu'une déformation de l'image de soi, ces jeunes développant souvent une vision biaisée de leur identité.
D’un point de vue psychologique, l’adolescence est une phase critique dans la construction de l’identité. Selon Erik Erikson, l’adolescent traverse une crise identitaire, période où la quête de soi se heurte aux attentes sociales. Les réseaux sociaux jouent ici un rôle paradoxal : tout en offrant un miroir instantané, ils deviennent à la fois des instruments potentiels d’affirmation de soi et des sources de conflits internes. En effet, la confrontation constante à des idéaux de perfection et à des modèles sociaux virtuels peut engendrer des tensions psychologiques. L'adolescent, confronté à des attentes irréalistes, peut en venir à douter de lui-même, amplifiant des conflits internes liés à son image corporelle, ses compétences ou sa place sociale.
Le phénomène de validation par les « likes » et les commentaires sur les réseaux sociaux peut être interprété comme une quête narcissique, au sens où elle touche directement à l'image que l'adolescent se fait de lui-même en passant par la reconnaissance immédiate et virtuelle.
Le concept de narcissisme primaire, tel que formulé par Freud, pourrait expliquer cette recherche incessante de reconnaissance et d'admiration. L’adolescent, dont l'identité est encore en construction, est particulièrement vulnérable aux dysfonctionnements narcissiques. Lorsqu’il ne parvient pas à obtenir une validation réelle, par exemple par l'interaction physique ou la reconnaissance sociale dans le monde réel, il peut se retrouver dans une quête incessante de satisfaction externe, générant ainsi des symptômes d’anxiété sociale, de dépression et parfois des comportements de retrait.
Ce lien entre quête de validation et troubles psychologiques met en lumière l’importance du cadre familial et social dans le soutien à l’adolescent. Les interactions authentiques et la reconnaissance de ses efforts dans des contextes réels peuvent être des leviers pour contrer les effets délétères d'une surexposition numérique.
L'impact sur le sommeil et la régulation émotionnelle
Un autre point crucial est l’impact de l’utilisation des écrans sur le sommeil des adolescents. Des recherches ont démontré que l'exposition prolongée à des écrans, particulièrement avant le coucher, perturbe les rythmes et la qualité du sommeil. Cette perturbation du sommeil est un facteur aggravant de troubles de l'humeur, de diminution de la concentration et de baisse des performances scolaires.
L'impact sur l'humeur peut se comprendre dans une dynamique psychique : le sommeil est un moment essentiel de régulation émotionnelle, permettant à l'adolescent de faire face aux tensions internes accumulées au cours de la journée. En interrompant ce processus de régulation, l'utilisation excessive des écrans peut engendrer une surcharge émotionnelle, rendant l'adolescent plus vulnérable aux troubles psychiques.
L'isolement social et l'addiction numérique
Un autre phénomène préoccupant chez les adolescents est le risque d'isolement social. Bien que les écrans permettent de maintenir une forme de lien avec les paires, ils peuvent également entraîner un isolement social. L'adolescent, en choisissant de passer du temps seul devant un écran plutôt que de participer à des activités sportives ou sociales réelles, risque de se couper de relations interpersonnelles profondes et de se retrouver dans une forme de déconnexion émotionnelle.
Cette situation rappelle les processus psychiques de régression : l'adolescent peut se tourner vers le monde virtuel comme un refuge contre les conflits internes ou les angoisses liées à sa socialisation, mais cela limite sa capacité à vivre des expériences de maturation émotionnelle et relationnelle.
L'addiction aux écrans est également un phénomène de plus en plus documenté. Bien qu'elle soit souvent minimisée, elle peut avoir des conséquences profondes sur le développement psychique de l'adolescent. Le modèle de l'addiction (en lien avec les théories psychanalytiques) suggère que l'utilisation excessive des écrans peut être perçue comme une tentative de compenser un manque affectif ou émotionnel. Les jeux vidéo ou les réseaux sociaux peuvent devenir des mécanismes d'évasion face à une réalité perçue comme insatisfaisante, douloureuse ou trop complexe.
Accompagnement et soutien des parents face à l'utilisation des écrans de leurs enfants et adolescents
Encourager une communication ouverte et honnête
En tant que parents il peut être bénéfique d’adopter une attitude d'écoute active et de compréhension face aux préoccupations et aux résistances de vos enfants face aux règles numériques. Cela implique :
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Parlez régulièrement de l'utilisation des écrans : Prenez le temps d'organiser des moments d'échange en famille pour discuter de la gestion du temps, des dangers des écrans (impact sur la santé, cyberintimidation, etc.), mais aussi de leurs aspects positifs lorsqu'ils sont utilisés avec modération.
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Respectez l'autonomie des adolescents : Adoptez une approche collaborative en tenant compte des besoins d'indépendance de vos enfants. Expliquez les raisons des règles et impliquez-les dans leur mise en place pour favoriser leur acceptation.
Mettre en place des règles familiales claires et adaptées à l'âge
Par exemple :
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Pas d'écran à table ou avant le coucher.
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Créneaux horaires limités pour les jeux vidéo ou les réseaux sociaux.
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Interdiction des écrans dans la chambre pendant la nuit.
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Instaurez des moments sans écrans : Privilégiez des activités en famille comme des sorties, des jeux de société ou des repas sans distractions numériques.
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Montrez l'exemple : Soyez cohérent dans vos propres habitudes et modérer votre propre usage des écrans pour être des modèles, surtout pendant les moments familiaux. Aller plus loin en élaborant un pacte ou un contrat familial autour des usages numériques pour renforcer l’adoption d’habitudes saines face aux écrans. C’est un accord écrit qui définit les règles et limites autour de l'utilisation des écrans. Il repose sur des engagements mutuels entre les parents et les enfants, dans un esprit de collaboration et de respect des besoins de chacun.
Proposer des alternatives et activités hors écrans
Encouragez vos enfants à explorer d'autres activités, aide à diversifier leurs loisirs et interactions sociales afin de limiter la dépendance aux écrans.
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Activités physiques, créatives ou en groupe : Encourager les adolescents à participer à des activités qui ne font pas appel aux écrans, comme le sport, les loisirs créatifs, la lecture, les jeux de société, des jeux en extérieur, et des activités de groupe, qui non seulement favorise l’ouverture à la nouveauté, mais aussi les interactions sociales réelles.
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Moments en famille : Proposer des moments sans écran pour favoriser l'interaction et renforcer les liens, comme les sorties en plein air, les activités manuelles ou des ateliers de cuisine en famille.
L'éducation numérique : Préparer les enfants à une utilisation responsable
L'éducation aux technologies est indispensable pour préparer vos enfants à une utilisation consciencieuse et sécurisée des écrans.
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Discussions sur les dangers des écrans et des réseaux sociaux : Sensibilisation aux risques liés à la vie privée, la cyberintimidation, la diffusion d'informations personnelles et les dangers d'une recherche excessive de validation en ligne.
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Apprentissage des compétences numériques : Montrer à vos enfants comment utiliser les technologies de manière constructive, en valorisant les ressources éducatives et créatives disponibles en ligne.
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Accompagner la construction d'une identité numérique : Enseignez-leur à réfléchir avant de publier des contenus sur les réseaux sociaux, à gérer l’image en ligne et à préserver leur vie privée.
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Éduquez à la gestion du temps : Impliquez vos enfants dans la réflexion autour de leur temps d'écran et utilisez des outils comme des applications de contrôle parental ou des minutes.
Gérer les conflits liés aux écrans : Stratégies de négociation et de communication
Les règles numériques peuvent provoquer des tensions. Apprendre à réguler ces conflits est crucial pour maintenir un climat familial serein.
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La communication parent-enfant : Mettre l'accent sur l'écoute active et la négociation. Par exemple, plutôt que d'imposer des restrictions strictes, amener votre enfant à comprendre les raisons sous-jacentes à ces règles et à participer à la discussion.
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Favorisez l'écoute active : Laissez votre enfant exprimer ses besoins et ses frustrations. Cela facilite le dialogue et diminue les résistances. Montrez-vous disponible pour discuter des raisons pour lesquelles il passe autant de temps en ligne. Exprimez vos préoccupations sans jugement, mais avec bienveillance.
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Proposez des compromis : Par exemple, autorisez un peu plus de temps d'écran le week-end en échange d'une participation aux tâches familiales.
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Restez ferme et cohérent : Expliquez que les règles sont fixées dans leur intérêt et qu'elles ne visent pas à les priver, mais à les protéger.
Identifier et réagir face aux signes d'une utilisation excessive
Soyez attentif aux comportements de vos enfants pour repérer une éventuelle problématique d’utilisation des écrans.
Signes d'alerte :
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Isolement social ou désintérêt pour les activités non numériques.
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Baisse des performances scolaires, difficultés de concentration.
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Irritabilité ou comportements agressifs lorsqu'on limite l'accès aux écrans.
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Troubles du sommeil ou fatigue persistante.
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Intervention précoce : Si ces signes apparaissent, instaurez un dialogue constructif, revoyez les règles d'utilisation et cherchez de l'aide si nécessaire.
Quand les écrans deviennent un problème : Reconnaître l'addiction et chercher de l'aide
Dans les cas où l'utilisation des écrans devient incontrôlable, il est essentiel de savoir reconnaître les signes d'une addiction et de demander un accompagnement professionnel.
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Reconnaître l'addiction : Isolement, la difficulté à s'arrêter, perte d'intérêt pour d'autres activités, troubles de l'humeur ou conflits familiaux récurrents et dégradation des relations familiales.
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L'impact sur la santé mentale : Reconnaitre les symptômes de dépression, d'anxiété ou de troubles du comportement, souvent exacerbés par une utilisation excessive des écrans.
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Faire appel à un professionnel : Lorsque l'utilisation des écrans devient problématique et que les règles ne suffisent pas à rétablir un équilibre, il est essentiel que les parents sachent quand chercher de l'aide extérieure. Un psychologue spécialisé dans les comportements numériques ou les dépendances peut aider l'adolescent à comprendre ses habitudes, ses besoins émotionnels sous-jacents, et l'accompagner dans la gestion de son usage des écrans.
Conclusion : Trouver un équilibre dans l'usage des écrans
Face aux défis croissants posés par l'omniprésence des écrans dans la vie des enfants et des adolescents, il est essentiel pour les parents de jouer un rôle actif dans l'accompagnement de leur utilisation pour les protéger, mais aussi favoriser leur développement. Les écrans, bien qu'ils offrent des opportunités éducatives et sociales, comportent également des risques pour la santé mentale, les relations sociales et le développement global des jeunes.
En tant que parent, vous pouvez encourager un usage équilibré des technologies en établissant des règles claires et adaptées à l'âge, en favorisant des activités alternatives et en instaurant une communication ouverte. Montrer l'exemple à travers vos propres habitudes numériques, co-construire un pacte familial renforçant l'adhésion des enfants, créer un cadre bienveillant et structuré pour tous.
Par ailleurs, sensibilisez vos enfants à une utilisation responsable et consciencieuse des écrans, à travers une éducation numérique et des discussions régulières, leur permet d'acquérir des compétences essentielles pour naviguer dans le monde numérique. Cette démarche les aide à développer leur autonomie, tout en prévenant les dangers comme la cyberdépendance ou les répercussions sur leur santé mentale.
Enfin, il est important de rester attentif aux signes d'un usage excessif des écrans et de ne pas hésiter à consulter un professionnel si nécessaire. Les psychologues et autres experts peuvent offrir des solutions adaptées pour rétablir un équilibre et soutenir les familles face aux défis numériques. En trouvant le juste milieu entre accompagnement, règles et dialogue, vous contribuerez à renforcer les liens familiaux et à préparer vos enfants à devenir des utilisateurs éclairés des technologies, tout en préservant leur bien-être.
Ressources pour aller plus loin
Voici quelques ressources pour approfondir vos connaissances et vous accompagner dans l’usage des écrans de votre enfant ou adolescent :
- "Déconnectez pour mieux se connecter" d'Anne Lamy, qui propose des conseils pratiques pour rétablir un équilibre entre vie numérique et bien-être personnel.
- UNAF : Les écrans et la famille : Des conseils pratiques pour gérer les écrans au sein de la famille.
- Family Link : Permet aux parents de suivre et de contrôler l'activité des enfants sur leurs appareils Android.
- Screen Time : Une application pour gérer le temps passé sur les écrans et favoriser des habitudes numériques plus équilibrées.